Pied nu d’enfance libre
Sur les lattes du banc,
Brandissant son genou cerclé d’un bras pensif
Taquin et satisfait
Dos souple, coude de fer,
qui va et vient et tire et pousse
jambe chaussée qui stabilise,
tendue au loin,
en bas,
sous le vent de la barre
Regard volage, aigu, furtif,
rêveur et décousu
bateau dans les fibres de l’être
et mer humaine à corps perdu
j’écoule l’éternel voyage
de minute d’oubli en seconde impatiente,
de bonheur en ennui
de confort en supplice
d’éveil total en écarts endormis.
La mer chuchote un secret inlassable
traître à l’oreille
noyé d’oubli
une poulie joue canari,
La coque craque et crisse en ses couples de bois
Mais la voile est muette
pleine de sève absente,
Au creux actif d’un Venturi
La vague va et vient comme un sexe du monde
Obscène et doux
Qui m’emplit et me vide
inlassable alternance
à la caresse de la nuit
Qui pourra dire assez l’argenté de la lune
glissé, sournois, serein, au voile d’un nuage
qui jette sur l’eau noire une jonchée d’étoiles
et tisse de ses gris des ouates improbables
sombres ou dorés dessins à s’en perdre les yeux
Qui pourra dire assez tout le temps d’être un homme
Seule, fragile et forte en l’immense infini
Et la paix qui descend de l’inquiétude intense
oubliée au rivage
Du creux froid de l’absurde étiré par le temps,
Des contraires unis, de la pensée perdue,
De l’eau mouvante et sombre qui cerne mon destin
Profonde et lisse
Et tisse
Et tisse
Et tisse ses réseaux ,
écheveaux du complexe,
inaccessibles
aux tracés à jamais incompris des pinceaux.
Qui dira la magie de ces éclats dans l’ombre,
La fusée d’une étoile
le sourire d’un plancton
Ou la crête éclairée d’une vague écumeuse,
friselis incertain à l’ourlet de menace,
à la barbe d’un rire…
Qui pourra dire assez ce qui me fait marin ?
Sur les lattes du banc,
Brandissant son genou cerclé d’un bras pensif
Taquin et satisfait
Dos souple, coude de fer,
qui va et vient et tire et pousse
jambe chaussée qui stabilise,
tendue au loin,
en bas,
sous le vent de la barre
Regard volage, aigu, furtif,
rêveur et décousu
bateau dans les fibres de l’être
et mer humaine à corps perdu
j’écoule l’éternel voyage
de minute d’oubli en seconde impatiente,
de bonheur en ennui
de confort en supplice
d’éveil total en écarts endormis.
La mer chuchote un secret inlassable
traître à l’oreille
noyé d’oubli
une poulie joue canari,
La coque craque et crisse en ses couples de bois
Mais la voile est muette
pleine de sève absente,
Au creux actif d’un Venturi
La vague va et vient comme un sexe du monde
Obscène et doux
Qui m’emplit et me vide
inlassable alternance
à la caresse de la nuit
Qui pourra dire assez l’argenté de la lune
glissé, sournois, serein, au voile d’un nuage
qui jette sur l’eau noire une jonchée d’étoiles
et tisse de ses gris des ouates improbables
sombres ou dorés dessins à s’en perdre les yeux
Qui pourra dire assez tout le temps d’être un homme
Seule, fragile et forte en l’immense infini
Et la paix qui descend de l’inquiétude intense
oubliée au rivage
Du creux froid de l’absurde étiré par le temps,
Des contraires unis, de la pensée perdue,
De l’eau mouvante et sombre qui cerne mon destin
Profonde et lisse
Et tisse
Et tisse
Et tisse ses réseaux ,
écheveaux du complexe,
inaccessibles
aux tracés à jamais incompris des pinceaux.
Qui dira la magie de ces éclats dans l’ombre,
La fusée d’une étoile
le sourire d’un plancton
Ou la crête éclairée d’une vague écumeuse,
friselis incertain à l’ourlet de menace,
à la barbe d’un rire…
Qui pourra dire assez ce qui me fait marin ?