J’ai été, jadis, brièvement des leurs, en privilégiée sure de son avenir, libre de ses choix. Ils sont tant et tant à n’avoir pas cette chance.
Ils ont tout perdu, ou tout quitté, leurs lieux et leurs proches. Pour un temps ou pour toujours. Ils sont amputés d’une tranche de vie. Quelle tranche fragile leur reste-t-il pour affronter le monde ?
Ils portent en eux des images, des rêves , et des cicatrices. Leurs racines a nu sont libres, belles, vulnérables, tourmentées. Suffiront-elles à leur équilibre ?
Ils sont debout. Dressés, ils clament la vie, la force du départ, l’espoir d’un renouveau.
Pour les punir de ces racines étranges, nous les enfermons. Ou serait-ce, de nostalgie en identité, leurs racines elles-mêmes qui les emprisonnent ?