Je rougis de ton sang dilué dans la mer Et de celui qui souille l’arme de nos douaniers, Je rougis de ton sang séché dans un désert Je rougis de ton sang au fil d’un barbelé Et de ton corps inerte en sa cache secrète Au ventre d’un camion.
Homme, mon frère au loin tout brûlé de soleil, A jamais inconnu, Tu n’es plus.
Ton rêve n’a pas eu le temps d’être chimère, Tu n’auras pas connu nos prisons d’innocents Nos guichets inlassables Ni le froid et la faim en nos murs solitaires .
Tu n’es plus. Ne crains rien car ta mort demeurera secrète. Tu as brûlé ton nom.
Là bas, dans la misère, la peur et la souffrance, Tu vivras désormais Attendu à jamais comme une porte ouverte Aux ailes d’avenir.
Aux lèvres des enfants tu porteras le rêve D’un ailleurs dont enfin je ne rougirais plus.